le jour où tout a commencé...
à chaud...
Oiseaux flûtes et forêts
soudain, je suis prise par un
sentiment étrange, une envie de
m'évader, mais sans musique ni
lecture... m'évader à l'extérieur... la
nature me manque.
ça m'arrive parfois.
un besoin inexpliquable.
Je m'installe donc sur le rebord de
ma fenêtre...
il a plu. Une douce odeur
d'humidité est tombée sur la ville
endormie.
Quelques gouttes tombent encore
des gouttières ou des toits.
Mais la nature respire enfin, après
la lourdeur de la journée.
Aujourd'hui, j'ai reçu quelque
chose de très beau.
Et depuis que je suis rentrée à la
maison, je suis ailleurs.
Encore dans ses bras.
On parlait, elle me taquinait, on
riait.
Soudain, elle décidait de mettre un
cd dans sa chaîne hifi...
un mélange de flûtes et de chants
d'oiseaux....
puis elle me regarda et me dit
qu'elle avait envie de faire quelque
chose depuis qu'on s'étaient vues
il y a une semaine...
Elle m'avait dit que si un orage
éclatait, ou que si j'étais triste, je
devais m'imaginer qu'elle était là.
Qu'elle m'envelopperait de ses
ailes et que je serais à l'abri de
tout.
Et là, maintenant, elle avait envie
de me montrer comment elle
faisait.
Elle a d'abord posé ses mains sur
mes oreilles : "viens. Là. Comme
ça."
Puis m'a attirée contre sa poitrine
pour que je n'entende plus que
nos deux coeurs battre.
Elle a laissé ma tête contre son
coeur et m'a serrée dans ses bras,
tendrement.
Puis ses mains sont venues
caresser mes cheveux, mon
visage, mes bras.
Alors j'ai glissé ma main sur sa
taille et me suis rapprochée d'elle
pour être encore plus proche d'elle.
Au début de ses caresses, elle
parlait. Peu, mais disait l'essentiel.
Elle posait ses mains sur mes
paupières : "d'abord le regard",
puis ses doigts descendaient
jusqu'à mes lèvres "et ensuite.... la
bouche".
Je souriais. J'étais partie. Sur notre
planète.
L'heure et les autres n'existaient
plus.
J'étais si bien contre elle.
Elle continuait à parcourir mon
corps, ses mains glissaient
lentement et doucement contre
moi.
Elles glissaient parfois sous mes
vêtements, remontant parfois juste
un doigt progressivement sur mon
côté droit.
Sa peau dégageait une odeur
envoûtante.
Celle de son parfum mêlée à son
odeur à elle.
J'étais enivrée.
Mes doigts commencèrent à se
promener eux aussi.
Juste par petites caresses sur la
taille et le ventre.
Puis ils se faufilaient eux aussi
sous ses vêtements.
sentant parfois la douceur d'un
sous-vêtement.
Je découvrais son corps avec
délice.
Ses mains habiles continuaient
leur chemin.
Elles glissaient aux endroits les
plus sensibles.
Mais sans jamais aller trop loin.
Elles s'arrêtaient toujours là où il le
fallait, remontaient puis
redescendaient.
Quand elle passait ses mains sur
mes cheveux et mon visage, c'était
tellement agréable.
Plus qu'elle et moi.
Ma douce était entrain de m'offrir ce
moment si tendre.
À moi.
À nous.
Et parfois, nos mains se
rencontraient, je prenais alors
doucement les siennes et les
passais sur mon visage, devant
mes lèvres qu'elles effleuraient.
Et elles se croisaient, comme à la
fin, où elles nous sortirent
progressivement de ce rêve qui
était en fait la réalité.
La voix finit par revenir.
Un peu comme si elle était restée
longtemps sans qu'on l'utilise. On
l'avait oubliée, durant ce quart
d'heure de bonheur. Seuls nos
deux corps étaient là.
Un quart d'heure si fort, et qui avait
paru si long.
On en était sorties tellement
progressivement.
En remontant.
En remettant les vêtements à leur
place.
Mais j'étais déjà en retard.
Il était l'heure à laquelle je devais
être chez moi.
Elle proposa de me
raccompagner. " tu as vu, je ne fais
pas comme Trip Fontaine, moi.... je
te raccompagne."
J'acceptais vivement.
Après ce moment si profond et
intime, je ne pouvais me séparer
d'elle brutalement.
On marchait.
Échangeant des regards qui
savaient tout dire.
"ça va tipiti ?"
"mieux que jamais..."
"c'est vrai ?"
"mmmmm"
On avait partagé quelque chose
dont personne ne se doutait.
Tous ces gens dans la rue.
S'ils connaissaient l'intensité du
moment que l'on venait de passer.
Ça avait été comme une "nuit" pour
nous. Une nuit d'un quart d'heure.
Mais le temps avait cessé d'exister.
Les stores fermés, cette douce
musique.
Nos deux corps l'un contre l'autre.
Rien qu'en y repensant, mon coeur
s'emballe. Et s'apaise en même
temps.
Puis, arrivant devant ma rue, on se
dit aurevoir,
et elle embrassa le bout de ses
doigts, puis souffla dessus en ma
direction.
Notre chemin se séparait ici.
Chacune de notre côté, nous
repartions.
Puis, je me retournais, et la voyais
faire la même chose.
On ne l'avait jamais fait auparavant.
On se souriait une dernière fois.
Ma seule envie à ce moment,
c'était de courir la rejoindre et de
repartir avec elle.
Arrêter à nouveau le temps.
Mais la raison et l'heure
l'emportaient encore une fois.
J'imaginais ses pensées.....
"une petite môme qui fout le bordel
dans ma vie...
mais je fais rien pour l'en
empêcher..."
c'était notre première fois.
Et le plus important, c'est le "notre".
Après une poésie de Prévert qui dit
"je dis "tu" à tous ceux que j'aime",
elle me disait qu'elle, elle trouvait
le" vous " plus doux.
Je ne pourrai m'imaginer la tutoyer.
Enfin ça m'arrive, dans ma tête,
pour aller plus vite.
Par exemple, quand elle a mis le
cd "oiseaux flûtes forêts", elle me
disait combien c'était agréable.
Et je répondais dans ma tête "mais
dans tes bras ce serait encore
mieux."
Mais ça sera toujours "vous" parce
que c'est nous
et que vous + moi ça fait nous.
Commentaires :
gribouillon